La Saint Valentin, c'est pour les cons !

Ils avaient convenu de ne rien s’offrir. Surtout elle, en fin de compte, c’était son idée. Alors lui, il ne lui a rien acheté. Sauf qu’elle, elle lui a quand même offert quelque chose. Le pacte était brisé.

Steve est embarrassé, flaire le drame arriver. Tout sourire, Candie lui a tendu un paquet de la taille d’un livre, enrobé d’un papier cadeau rouge comme l’amour. Il l’ouvre et découvre… un bouquin. Quelle surprise ! Comble de l’angoisse, il y a une petite carte toute mignonne, la photo de deux chatons, au dos de laquelle la jeune femme a écrit : « Je t’aime mon Valentin ». Candie sourit, Steve se crispe. Dans sa tête, les idées se télescopent, les neurones paniquent. Il sait ce qu’elle aimerait entendre : « Merci ma chérie ! Attends, je vais te chercher ton cadeau ». Il sait aussi ce qu’il va lui dire : « Merci, mais… on n’avait pas dit qu’on ne s’offrait rien, non ? Je suis désolé, mais je ne t’ai rien acheté ».

Elle fera semblant de ne pas être vexée, mais en elle va bouillir, à feu doux, puis déborder et lui exploser à la gueule, profiter de cet incident pour lui cracher tout ce qui ne va pas dans leur couple, tout ce qu’elle pourra lui reprocher : égoïsme, manque d’attention, PlayStation et Ligue des Champions. Et sa tendance à trop picoler, sur ce sujet, elle ne va pas le rater. Steve le sait et n’ose réagir. Il a la sensation d’avoir ouvert son cadeau depuis une bonne heure alors que ça ne fait que quelques secondes en réalité. Le temps se fige, il frôle un début de tachycardie.

Steve feuillette son livre, relit la carte, répète un merci, gagne du temps.

Dans le fond, il le sait bien, tout n’est plus si rose entre eux. A peine 1 an qu’ils se fréquentent et pourtant, il sent que quelque chose a disparu… ou est apparu. Les projets comme la passion se sont estompés, le missionnaire a pris le dessus sur la levrette, les menaces sur les promesses, la télé sur la tendresse. Est-ce que je l’aime encore ? se surprend-il à penser avant de culpabiliser dans la foulée, honteux.  

Trente secondes à peine sont passées. Steve n’a encore lâché aucune information à Candie quant à la tournure qu’il allait donner à cette foutue Saint-Valentin. Dans les yeux de sa douce, il lit l’espoir et la sensualité. Sur ses lèvres à lui, se lisent l’incertitude et l’angoisse. Il se replonge dans son livre, feignant un intérêt grandissant.

Règle n°1 : quand une femme dit « je ne veux rien » ou « on se fait pas de cadeau », ça veut dire : « Si tu m’en fais pas un, t’es un homme mort ! » Punaise, mais tout le monde sait ça, merde ! C’est un test ! Quel imbécile je fais !

Steve repense à Noël, se dit que la vie est injuste quand on est un homme. Il avait acheté à Candie une superbe montre. Elle coûtait un bras, mais rien n’est trop beau pour le poignet de l’être aimé. Sauf qu’une fois déballée et un bonheur feint comme sa taille, Candie avait fini par lui avouer que bof, ce n’était pas son style. « Trop vulgaire »… soi-disant. Ce soir-là, il avait hésité entre se pendre ou l’immoler.  

Règle n°2 : les femmes adorent les surprises… à condition de pouvoir les choisir.  

Bretzel, le petit bulldog noir de Candie, s’approche du couple et lève son regard triste en direction de Steve. Un timide soleil frappe aux carreaux, le jeune homme sans mot dire se dirige vers le frigo et attrape une bière.

    Bon…
    Bon… répond-il avec mimétisme. Pour tout dire, je n’ai rien…

« STRASBOURG, TERMINUS DE CE TRAIN ». Steve se réveille brutalement, le dos cassé en deux, des fourmis dans la main et le côté gauche du front ventousé sur la fenêtre. La moitié du wagon est debout et s’agite, le couloir sature. Il est 18h. Zombifié, il s’extirpe du TGV, allume une cigarette au goût infecte, sort de la gare et se dirige vers les boutiques du centre-ville. Petit budget, guère d’idée et tout va bientôt fermer. Une boite de chocolats et un bouquet de roses rouges feront l’affaire. Classique mais imparable. Allez zou, à la maison !

Candie est là, il l’embrasse et lui tend les fleurs, puis les sucreries. Pourtant, ils avaient convenu de ne rien s’offrir. Surtout lui, en fin de compte, c’était son idée. Alors elle, elle ne lui a rien acheté. Sauf que lui, il lui a quand même offert quelque chose. Le pacte était brisé.

Candie est embarrassée, flaire le drame arriver.



Le couple est-il mort ?

La junk-food a conquis nos enfants, nos rues et nos estomacs. Ne pouvant se contenter de bouleverser nos habitudes culinaires, la garce a enfanté son lot d’obésité, de diabète et de cancer. A qui la faute ? A nous, pardi ! Personne ne nous pose un gun sur la tempe quand on franchi les portes du KFC, à ce que je sache !

La fainéantise, le je-m’en-foutisme et cette manie stérile à toujours être pressé (mais après quoi courent-ils nom de Dieu, il y a un métro toutes les minutes !) ont eu raison des plus faibles, terrassés par leur addiction au gras et au sucre de synthèse. Je choisis vite, mange vite et passe au fast-food suivant ! Notre amour passionnel pour la cuisine s’est transformé en histoire de cul sordide. 
Alors forcément, quand on prend l’habitude de nexter la bouffe, on finit par reproduire le même schéma avec les êtres humains. Vous en avez rêvé, Tinder l’a fait :
Je te veux, je te baise, je te jette… SUIVANT ! Un outil formidable, plus performant que le MCDO, car on peut commander en ligne et se faire livrer. Et plus la peine de ramener son plateau, il dégage de lui-même.

Comment de pareilles applications ont-elles pu en moins de 10 ans s’imposer comme la norme ? La facilité, la peur du rejet et l’insatiabilité nous fournissent sans doute un début d’explication. Et puis il faut dire aussi que la drague n’a plus trop la côte ces temps-ci, entre les balance ton porc, le féminisme exacerbé et la chasse à l’homme généralisée… l’homme moderne se dit qu’il est sans doute plus raisonnable de se cantonner à des branlettes devant son ordi ou de devenir pédé s’il veut éviter le lynchage programmé. Je caricature, évidemment, mais le temps nous a souvent montré que la caricature devenait un jour la norme. Alors, méfie !

Les femmes sont paradoxales quand même ! Elles se plaignent que les hommes n’osent plus les aborder, mais quand ça leur arrive, elles les envoient chier. Du coup, les hommes timides abandonnent la drague dans le monde réel tandis que les plus téméraires se bourrent d’abord la gueule avant de partir à l’abordage (et ce n’est pas toujours beau à voir).  Au final, la rue est laissée aux relous, aux cas-sociaux et aux potentiels violeurs. Toutefois, il ne s’agit pas de jeter la pierre aux femmes qui, dans leur grande majorité, n’adhèrent pas à cette mise à mort programmée du mâl(e) occidentalisé. S’il fallait en jeter une, ce serait sur celles et ceux qui leur martèlent le cerveau qu’un homme est un prédateur avant d’être un amant ou un protecteur (au sens noble du terme, on ne parle pas de proxénète #balancetonparano).

Résultat des courses, tout le monde se retrouve sur une appli de merde à la recherche de l’amou… heu, du match de sa vie ! Vous vous rendez compte que j’ai fait connaissance avec ma voisine sur Adopte alors qu’on se croisait tous les matins avec le sourire, mais sans oser le dépasser ? Bref… Il y a quelques années, seuls les puceaux et les pervers allaient sur ces sites de rencontres. C’était honteux et l’on s’en cachait. Aujourd’hui, tout le monde scroll son appli à la terrasse des cafés, étalant ses conquêtes numériques à la vue de tous ses potes. Les temps changent, comme disait Solaar.

Trop de choix, de possibilités, l’illusion de l’infini. Et cette facilité de larguer. Avant, il fallait affronter la personne en face-à-face ou du moins, lui téléphoner. Aujourd’hui, un SMS ou un Snap suffit. Et encore, certains rompent par le silence radio. Cruel mais tellement efficace !

Mais ne blâmons pas trop les sites de rencontres, qui, après tout, ne sont que la réponse capitaliste à une détresse… capitaliste. Car si la drague physique devient de plus en plus marginale, ce genre d’application matche aussi parfaitement avec ce nouvel état d’esprit qui voudrait que le bonheur individuel soit incompatible avec le bonheur à deux ou à trois, voire supérieur à lui. Le célibat n’est plus une tare ou un handicap, mais un privilège, un choix, un mode de vie assumé !

L’homme (la femme) est égoïste, individualiste, consumériste et capricieux. Il veut regarder SA série, SON match de foot, manger ce qu’IL a choisi, acheter ce qui LUI chante et baiser avec qui bon LUI semble. Et faut pas que ça traîne ! Toute opposition sera éliminée sans sommation. NEXT ! Le couple traditionnel est devenu synonyme de contrainte, de sacrifice et de concession dans un monde où plus personne ne veut en faire ou en subir. Le couple traditionnel est en phase terminal, plus personne ne le conteste. Mais qui va le remplacer : le couple numérique, dématérialisé ? Le couple à la carte ? Le couple-minute, sur place ou à emporter ? Ou rien du tout ?

En attendant que les cartes se redessinent, la junk-love a de beaux jours devant elle.

10 indices qui prouvent qu’il/elle se sert de vous pour rebondir !

Quand quelqu’un sort d’une rupture douloureuse et qu’il s’éprend d’une nouvelle personne avant même d’avoir achevé le deuil de son ancienne relation, elle est ce qu’on appelle son rebound. C’est une relation dans laquelle l’un des deux partenaires utilise l’autre pour oublier son précédent chagrin d’amour.  Il/elle se persuade qu’il est de nouveau amoureux alors qu’en réalité, il/elle ne l’est pas du tout.

Malheureusement, on ne réalise pas toujours de suite que l’on est dans ce type de relation et la découverte du subterfuge en est d’autant plus violente.

Quelques indices vous permettent de savoir si votre partenaire se sert de vous comme d’un rebound. Alors si vous avez un doute, voici la check-list : 

1.     Il (ou elle) sort d’une relation sérieuse encore fraiche. Il y a un mois il était amoureux d’une autre.

2.     Il n’arrête pas de vous parler de son ex, même en mal, surtout en mal ! Il passe son temps à vous énumérer ses défauts. Vous êtes tellement mieux que son ex !

3.     Il est pressé et enthousiaste de poster des photos de vous deux sur Facebook ou Instagram. Il veut montrer à son ex qu’il est de nouveau heureux… bullshit ! Il veut juste la rendre jalouse.

4.     Il s’emballe trop vite. Projets prématurés de mariage, de voyages, d’enfants…

5.     Vos amis s’étonnent de cette relation. Ça va vite, trop vite, c’est top parfait. Quelque chose cloche.

6.     Tout ce que vous faites ensemble, ça lui rappelle son passé. Avec mon ex on faisait ci, on allait là, on avait prévu de faire ça…

7.     La relation évolue à grande vitesse mais rien de concret pour autant. Ça parle mariage mais on est incapable d’organiser un week-end au bord de la mer !

8.     Il est d’humeur changeante, limite lunatique, vous avez parfois du mal à le cerner. La rupture précédente a été un choc pour lui. Il fait souvent des flashbacks.

9.     Vous n’avez pas grand-chose en commun et ne faites rien d’autre à part baiser et regarder Netflix. Ça lui rappelle les bons moments passés avec son ex…

10.  Vous avez l’impression d’être évalué en permanence sur des critères invisibles. La comparaison avec son ex est permanente. Il ne s’en rend même pas compte.

La liste est non exhaustive, il faut donc surtout se fier à son instinct. Attention toutefois de ne pas tomber dans la parano mais si les indices s’accumulent et que vous aviez déjà un doute, mieux vaut rapidement éclaircir la situation avant de trop souffrir.

En général, une relation de rebound se termine quand le partenaire a repris confiance en lui, quand il a « rebondi », tiré un trait définitif sur son ex.  A partir de là, l’autre personne devient inutile dans sa vie et il s’en débarrasse sans pitié pour passer à autre chose. Mais il est difficile de lui en vouloir, car bien souvent, ce genre de personne n’a même pas conscience de s’être servi de vous.

P.S : Si vous n’êtes pas son rebound, c’est peut-être lui/elle qui est le vôtre ?

Et vous, avez-vous déjà vécu ce genre de relation ?


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