Extraits

« Tu n’as de mot gentil à mon égard que lorsque tu veux que je te taille une pipe » fut le dernier reproche que lui cracha Mamour avant d’officialiser leur rupture. Il avait ravalé sa fierté et sa salive, conscient qu’elle avait mis le doigt là où elle ne mettait plus la bouche.

La femme aime les fleurs, c’est ainsi. Est-ce pour le plaisir d’assister à leur lente agonie dans un vase et se réjouir de voir quelque chose dépérir plus vite qu’elle ?

Mais les projets comme la passion s’estompent, le missionnaire prend le dessus sur la levrette, les menaces sur les promesses, la télé sur la tendresse.

Elle ne parvenait pas à retenir les hommes, eux ne s’accrochaient pas à elle et du coup, ça lâchait. La peur de s’engager, prétexte fallacieux mais bien commode que l’homme balance à celle dont il s’est lassé, elle connaissait.

Ce matin, en la regardant, il comprit qu’il ne voulait plus la voir. C’est au réveil que tout se joue, câlin ou dégoût. Leurs sentiments étaient une chimère, ça n’ira pas plus loin qu’une éjaculation primaire.

Ne prends jamais au sérieux les paroles d’un homme qui ne t’a pas encore sautée, continua Sofia. Fais-le répéter après, s’il est encore là…

    Je suis directeur de casting ! dit Rahul.
    Un indien qui caste…

Un partenaire ivre-mort, c’est comme une chemise hawaïenne soldée : une fois ramenée à la maison, plus possible de l’échanger.

Si l’on ne devait draguer que les célibataires, où irait le monde ? Ce n’est pas parce qu’un autre l’a dénichée avant toi que son bail est reconductible.

Il l’imaginait déjà en robe de mariée sur le parvis de l’église, lui qui de catholique n’avait que l’étiquette et d’envie de s’engager plus que des miettes.

Il venait de la rencontrer mais avait ce sentiment de la connaître depuis toujours. Illusion déroutante et ensorcelante qui nous envahit quand l’amour jaillit. On sait que l’on est amoureux quand on croit que c’est la dernière fois qu’on le sera. Steve le croyait à ce moment précis.

L’amitié homme-femme, tous les hommes savent que c’est des foutaises. C’est le repli tactique du mec éconduit qui attend une éclaircie. Mais les femmes y croient, elles ! Et c’est ça qu’il faut retenir, c’est là qu’il faut frapper !

Les trentenaires célibataires. Ils ont perdu ce qu’ils pensaient vouloir, focalisent sur ce qu’ils ne pourront jamais avoir.

Quand on aime, on s’accroche à tous les signes, et si on n’en détecte aucun, on en fabrique.

On a coutume de dire que les femmes sont romantiques et sensibles, les hommes des salopards sans cœurs. En réalité, c’est l’inverse. L’homme tombe amoureux pour un rien, d’un éclat de rire, d’une robe à fleurs, d’une épaule, d’un nombril, de n’importe quoi. Un simple regard suffit à le projeter dans une fantastique histoire d’amour avec une femme dont il vient à peine de découvrir l’existence. Par amour, l’homme est capable de tout plaquer, de foutre à l’eau ses projets, de perdre le fil de sa vie, de renier ses amis, et même de regarder une émission de téléréalité. Le mâle est trop bon.

Se réfugier dans l’obscurité est la plus apaisante des évasions à la seule condition d’y embrasser Morphée. Bien loin de s’être assoupi dans les bras de la divinité, Steve avait choisi de l’étrangler.

Les réseaux sociaux ont socialisé le voyeurisme et démocratisé l’exhibitionnisme. Avant, les retours de vacances étaient parfumés d’un arrière-goût de frustration. On se creusait la tête à organiser des voyages de rêve à l’autre bout de la planète et à part papa et maman, personne ne visionnait les piteuses photos ombragées que l’on avait réalisées sur notre appareil jetable. A quoi bon s’amuser si personne n’est au courant ? Cela n’avait aucun sens.

Ton style est fade. Il manque de personnalité et d’audace. Tu ressembles à ces mannequins de catalogue de vente par correspondance des années quatre-vingt. On ne t’autoriserait même pas à ramasser les poubelles à la Fashion Week.

Steve et Machine s’étaient rencontrés la veille à l’Aéroport, un bar-boîte du centre-ville fréquenté par des trentenaires divorcés, célibataires ou désespérés, les trois à la fois n’étant pas incompatibles, mais plutôt la norme. Les avions de chasse y atterrissent rarement, la piste est monopolisée par les compagnies low-cost.

Elle avait perdu sa pétillance, comme une bouteille de Coca laissée trop longtemps ouverte et diffusait un rire inventé de toutes pièces que les gens sans personnalité se créent pour se donner la contenance qu’ils n’ont pas.

Elle avait dû perdre sa brosse à dents en même temps que ses dents de lait et teindre les naissantes avec du marc de café. Sa dentition de canasson était un repoussoir à étalon.

Ami ou inconnu, frère ou collègue, honnête ou escroc, en soirée les hommes ne perçoivent leurs congénères qu’aux travers de leurs pires instincts : ce sont des rivaux lambda à éliminer avant qu’ils ne les éliminent. Qu’importe leur relation ou les règles établies, un décolleté a la capacité de tout foutre en l’air en moins de deux secondes et demi. La nuit, c’est chacun pour soi. Si le fairplay et la drague étaient compatibles, ça se saurait.

Etre français et s’appeler Steve, c’est aussi absurde qu’un berger allemand qui s’appelle Minette ou un coréen baptisé Jean-Claude.

    Oui, je pense qu’une femme et un homme peuvent être amis sans qu’il n’y ait d’ambiguïté.
    Ah c’est sûr que si t’as le physique d’une otarie, y’en aura pas d’ambiguïté.

Un homme reste un homme. Il baise puis il réfléchit, alors que vous, c’est l’inverse.

Les femmes nous cassent les bonbons avec leur égalité des sexes, mais quand il faut payer l’addition, elles ne sont plus très combatives pour la faire appliquer.

Evidemment que la taille ça compte. Ceux qui prétendent le contraire tentent de se rassurer, mais dans le fond, ils savent. T’as déjà entendu une femme dire à sa copine : mon mec a une p’tite bite, mais on s’éclate au lit, hein ?

Le secret d’un couple épanoui : un pénis large dans un vagin étroit.

N’ambitionne pas de saisir la logique d’une femme, car dis-toi bien qu’elle-même, elle n’y comprend rien.

Je pense que pour être heureux, il faut être stupide et ne jamais se poser de questions existentielles.

On dit à tout-va que l’on a tout pour être heureux. Mais c’est l’inverse, on a besoin de rien pour l’être.

Le bonheur est un état de plénitude et de satisfaction. Il est donc par définition inatteignable dans une société où l’obsolescence, la tentation, le stress et la compétition dictent nos vies.

L’amour entre un homme et une femme ne se limite pas à la conception que l’on s’en fait. Il en existe d’autres formes qui nous échappent, que l’on ne comprend pas car notre conditionnement nous en empêche. Le romantisme hollywoodien nous a retourné le cerveau en nous matraquant un idéal unique et inatteignable.   

Les verres d’alcool, c’est comme les fruits et légumes : en dessous de cinq portions par jour les effets sont insignifiants.

Ce n’est pas parce qu’une femme couche le premier soir, voire la première heure, que ça fait d’elle une Marie-couche-toi-là. Il fallait en finir avec cette caricature abjecte et phallocrate. Pourquoi ne serait-elle pas, elle, l’héroïne de la soirée, la Calamity Jane de la baise et lui juste un manche à deux boules tout juste bon à déboucher du vagin ? La traînée, c’était lui !

    A l’époque, je pensais qu’une césarienne signifiait accoucher par l’anus.
    Ah bah là, c’est plus une péridurale qu’il faut, mais un anesthésiant pour cheval.

Règle n°1 : ne pas utiliser son portable quand on est bourré. Le problème, c’est que quand on est bourré, on oublie les règles.

    Je sais très bien ce que tu éprouves pour moi : rien !
    Tu n’es pas dans le cœur des autres.
    Tu as raison, il est impossible de pénétrer la pierre.
    Va te faire voir !

Fumer alors que l’on est végétarienne et que l’on mange bio est aussi absurde que de faire un don à la SPA tandis que l’on porte un manteau de fourrure.

Un ex qui tente de convaincre est toujours un potentiel danger, car il pourrait y parvenir. Cet enculé !

    J’ai entendu dire que l’inventeur de la capote avait ensuite créé le virus du sida pour booster ses ventes. C’est un bel enfoiré, mais quel génie du marketing, tu ne trouves pas ?
    Et c’est Godzilla qui a détruit les tours jumelles, c’est ça ?

    Ça fait combien de temps que tu es avec Steph ?
    Cinq ans !
    Et ça fait combien de temps que tu songes à le quitter ?
    Six mois !
    Et il ne se doute de rien ?
    Evidemment que non, c’est un homme !

    Laisse-moi au moins une seconde chance !
    Mais je t’en ai déjà laissé dix !
    Tu ne m’as pas dit laquelle serait la dernière ! Comment je peux le savoir, moi ?

« En Inde, l’amour naît et se développe après le mariage tandis que chez vous, c’est le contraire : l’amour est vécu avant le mariage puis baisse en intensité ou disparaît une fois les époux unis »

En Occident, l’amour est un sprint, une passion démesurée qui s’essouffle rapidement. Chez nous, en Inde, c’est une course de fond.

« L’homme pense souvent que l’amour et l’admiration que lui voue sa femme lui sont éternellement acquis, quoi qu’il fasse, quoi qu’il advienne.  Quand sorti de son coma il prend conscience de l’idiotie de son excès de confiance, il est déjà trop tard ».

Daesh, le cancer et les autres merdes de cet acabit, ne sont en réalité que des symptômes. Et combattre les symptômes ne mène à rien. Cela ne fait que retarder l’inéluctable, le contenir jusqu’à qu’il ne t’explose à la gueule avec plus de virulence. Vous avez toujours focalisé sur les conséquences plutôt que sur les causes. Parce que les causes ont toujours été source de profit. Il est plus rentable de vendre une chimio plutôt que de remettre en question la malbouffe, non ?

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